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Le travail du sexe subit des préjugés
- Stella est l'organisme qui s'occupe
des travailleuses du sexe. Le rôle de Stella est de soutenir,
écouter, accompagner et fournir du matériel de prévention
(condoms, guide clients, dope, striptease...)
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1. Comment se positionne Stella par
rapport au travail du sexe, quelle est la cause défendue?
- Stella a pour but d'améliorer la qualité
de vie des travailleuses du sexe, de sensibiliser et éduquer
l'ensemble de la société aux différentes formes
et réalités du travail du sexe. Ses objectifs sont d'offrir
soutien et information aux travailleuses du sexe afin que celles-ci
puissent vivre et travailler en sécurité et avec dignité
(i.e. améliorer leurs conditions de travail).
2. Vous dites que les travailleuses du sexe prennent
une décision sans faire un choix pour exercer leur métier.
Alors quelle différence faites vous entre choix et décision?
- Plusieurs emplois
dans l'industrie du divertissement pour adultes ne sont pas accessibles
à toutes. Une personne désorganisée dans sa vie,
soit à cause de sérieux problèmes de santé
mentale, de toxicomanie active voire même un manque de fiabilité
professionnelle, n'arrivera pas à accéder ou à
garder un emploi dit à l'intérieur. C'est pourquoi ces
femmes se retrouvent souvent limitées au travail du sexe de rue,
un contexte qui demande moins d'organisation et investissements financiers
pour le pratiquer.
3. Quel rapport les travailleuses du sexe entretiennent
avec leurs corps (outil de travail)?
- Les travailleuses du sexe savent bien que leur
travail n'est pas que physique et qu'il est aussi très exigeant
au niveau de la psychologie, des rapports humains et de la compréhension
des différentes préférences sexuelles.
Effectivement, le corps est un outil de travail.
Il y a aussi beaucoup de pressions sur les travailleuses du sexe au niveau
de l'image corporelle. Pourtant, les hommes n'aiment pas tous le même
type de corps. Mais une femme hors des standards de beauté stéréotypés
peut aussi bien vivre de ce travail à condition de se créer
de la publicité mieux ciblée.
4. Une femme provocante sexuellement (dans ses habits
et son comportement), est-elle plus à risque d'agressions sexuelles?
- L'habillement n'a pas d'influence sur les risques
d'agressions sexuelles. Plusieurs escortes, danseuses, masseuses attendent
leurs clients en lingerie ou juste avec une serviette. D'autres facteurs
sont bien plus déterminants.
5. Pensez-vous que la société actuelle
présente activement le corps des filles comme des objets?
- L'industrie de la mode et de la publicité
présentent les femmes comme des objets de désirs sexuels,
bien sûr. Ceux des hommes aussi sont de plus en plus présentés
comme étant désirables et vendeurs. Une image est un objet,
mais jamais une personne. Celle-ci est un sujet. Et les clients recherchent
des personnalités plaisantes bien avant de rechercher un corps
parfait!
6. Est-ce que l' hypersexualisation favorise le travail
du sexe dans notre société? (banalisation de la sexualité,
le sexe dans la sphère publique, accessibilité et incitation
des jeunes filles à pratiquer dans l'industrie
)
- Le concept d'hypersexualisation dans la société
actuelle est à la mode, mais demeure à valider
- Peu importe les raisons qui expliquent la présence
dans l'industrie, il nous faut outiller ces femmes à travailler
en santé, en sécurité et dans le respect d'elles-mêmes.
Le renforcement de l'estime d'elles-mêmes favorise le travail
dans le respect de soi et de son intégrité physique.
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