Nous avons voulu en savoir plus sur la santé sexuelle et l'intimité des jeunes. Nous avons réalisé deux entrevues avec des infirmières qui côtoient les jeunes quotidiennement. Voici ce que Denise Sénéchal et Diem Truong ont partagé avec nous.
Par Mélanie et Lena


Bloc santé sexuelle

1- Qu'est ce qu'une I.T.S.S et quelles sont les statistiques?
R- Une I.T.S.S, c'est une infection transmissible sexuellement et par le sang.
En voici quelques unes : prenez la chlamydia, cette infection est très répandue dans tout
le Québec, particulièrement chez les jeunes âgés entre 15 et 24 ans. 72% des cas
féminins et 49% des cas masculins sont dans ce groupe d'âge. Le taux constaté dans
la région de Montréal est 4 fois plus élevé que celui du reste de la province (39 par
100 000 versus 9 par 100 000). (Cliquez ici pour voir les tableaux de l'Agence de la santé publique du Canada).
On retrouve plusieurs autres infections telles que la gonorrhée, les poux de pubis,
la gale, la syphilis et le VIH (virus de l'immunodéficience humaine).
Le SIDA est le syndrome d'immunodéficience acquise causé par le VIH.
En moyenne, le VIH prend plus de 10 ans à passer à l'état de SIDA.

Denise Sénéchal, infirmière
Diem Truong, infirmière clinicienne

2- Quels sont les moyens de protection?

R- Le condom masculin et féminin.

Diem Truong, infirmière clinicienne


3- Les jeunes se protègent-ils moins qu'il y a 10 ans?
R- Moi, je dirais que oui, même s'ils disent tous le contraire. Avant on pouvait voir de la
publicité un peu partout et Santé publique a décidé d'arrêter.
Donc l'usage du condom devient moins important.

Denise Sénéchal, infirmière

4- Connaissent-ils la pilule du lendemain?
R- Oui, ils connaissent le contraceptif oral d'urgence (COU).

Diem Truong, infirmière clinicienne

Oui, les jeunes le connaissent, mais trop souvent les jeunes femmes prennent pour
acquis que ça doit se prendre le lendemain et, 2 jours plus tard, elles ne viennent pas. Si la pilule est prise dans les 3 jours suivant la relation sexuelle, la pilule sera très efficace. Par contre après 3 jours, la probabilité d'efficacité diminue. Le maximum est de 5 jours après la relation sexuelle.

Denise Sénéchal, infirmière



Bloc sexualité et intimité des jeunes


5- Qu'est-ce qui influence les jeunes dans leur sexualité?
R- Je dirais leurs amis, l'Internet, les vidéos, la télévision (les médias), les films pornographiques et la curiosité.

Diem Truong, infirmière clinicienne

6- Quelle est l'importance de l'image corporelle?
R- Je dirais qu'elle est très importante, et ce, plus pour les filles que pour les garçons. À la puberté, on voit plus les transformations physiques chez les filles, comme le développement des seins et l'arrondissement des hanches, qui sont des attributs sexuels. Les filles veulent être minces. Il y a aussi le phénomène de l'hypersexualisation chez les jeunes filles, influencé par les médias, l'Internet, les vidéos de musique (Britney Spears, Christine Aguillera) et les magazines. Il y a la société, la mode présentement est au rasage pubien, autant chez les filles que chez les garçons.


Diem Truong,
infirmière clinicienne

8- Est-ce que les jeunes font la différence entre baiser et faire l'amour?
R- Pas tous, on est dans une société de performances sexuelles, plus de partenaires, plus d'orgasmes, plus de positions et j'ai peur que les jeunes aient oublié les notions de partage et d'amour (les adultes aussi).
Pour certains, baiser, c'est faire l'amour. Alors que pour d'autres, faire l'amour, c'est être avec leur " chum ou blonde " qu'ils aiment et baiser, c'est avec des " fuck friends ".

Diem Truong, infirmière clinicienne

9- Quelles sont les ressources pour aider les jeunes?

R- La société devrait être en mesure de fournir des ressources médicales et psychologiques aux jeunes. Mais il y a un manque de ressources criant et la société véhicule des clichés troublants (hypersexualisation des filles, films pornographiques, Internet avec toutes ses faussetés).

 

10- Les parents, l'école, la société ont-ils un rôle à jouer?
R- Oui, l'école devrait être en mesure de fournir une éducation sexuelle juste et sans jugement. Ce n'est pas toujours facile de parler de sexualité avec son enfant et, parfois, les adolescents ne sont pas à l'aise de poser des questions à leurs parents. Malheureusement pour certains jeunes, la sexualité est un tabou insurmontable pour leurs parents.


Diem Truong, infirmière clinicienne

www.masexualite.ca

www.aimersansviolence.com

www.sicsq.org

www.jcapote.com

www.jparle.com

www.jeunesse.sympatico.ca

www.agressionsexuelle.com



Merci à Denise Sénéchal, infirmière,
Diem Truong, infirmière clinicienne.

Source des renseignements :
Statistiques Canada, Santé Canada, Centre de santé et des services sociaux du Cœur de l'île